Cheikh Diba : un technicien à la tête du Ministère des Finances du Sénégal

Contexte de sa nomination

Cheikh Diba accède au poste de ministre des Finances et du Budget dans un contexte particulier pour le Sénégal. Sa nomination, intervenue le 5 avril 2024, coïncide avec l’arrivée d’une nouvelle équipe gouvernementale cherchant à impulser des changements après une période économique jugée préoccupante. Le pays sort en effet de plusieurs années de forte dépense publique et de tensions budgétaires ayant conduit à un endettement élevé. C’est dans ce cadre qu’il remplace son prédécesseur, Mamadou Moustapha Ba, à la tête du ministère. Le choix de Cheikh Diba s’impose alors comme celui d’un technicien expérimenté plutôt que d’un homme politique issu du sérail partisan. Sa carrière entièrement réalisée au sein de l’administration financière a rassuré quant à sa capacité à maîtriser les dossiers complexes. Dès sa prise de fonction officielle le 11 avril 2024, Cheikh Diba se voit confier la lourde tâche de stabiliser les finances publiques et de restaurer la confiance des partenaires économiques. Conscient des attentes, le nouveau ministre inscrit son action dans la continuité de l’État tout en promettant une inflexion dans la gestion pour affronter les défis du moment.

Principaux enjeux économiques auxquels il fait face

En prenant les rênes du ministère, Cheikh Diba hérite de plusieurs enjeux économiques majeurs. Le plus pressant est sans doute la question de la dette publique, qui a atteint un niveau historiquement élevé et menace l’équilibre financier du pays. La soutenabilité de cette dette devient un sujet de préoccupation tant pour l’État que pour ses créanciers. Lié à ce problème se trouve le déficit budgétaire : les dépenses publiques ont régulièrement excédé les recettes, creusant un écart qu’il faut désormais résorber pour éviter d’aggraver l’endettement. Par ailleurs, le contexte international est moins favorable qu’auparavant, avec des taux d’intérêt mondiaux en hausse qui renchérissent le coût des nouveaux emprunts et un climat économique global incertain. Sur le plan interne, Cheikh Diba doit également faire face à l’inflation importée sur certains produits de base, conséquence de chocs extérieurs récents, ce qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages. Un autre défi consiste à maintenir la croissance économique : le Sénégal a connu par le passé une croissance soutenue grâce à des investissements d’envergure, et il s’agit maintenant de préserver ce dynamisme dans un cadre budgétaire plus contraint. Enfin, le nouveau ministre doit gérer les attentes de la population et des acteurs économiques quant aux réformes à mener, tout en naviguant dans un environnement politique où chaque arbitrage financier peut avoir des répercussions sociales. Ces multiples enjeux forment la feuille de route, complexe et exigeante, à laquelle Cheikh Diba doit s’attaquer dès le début de son mandat.

Approche et méthodes de travail au sein du ministère

En tant que technicien reconnu, Cheikh Diba adopte une approche pragmatique et méthodique pour diriger le ministère des Finances. Conscient que la réussite passe par le collectif, il met un point d’honneur à mobiliser l’ensemble des ressources humaines de son département. Dès son arrivée, il insiste sur l’importance de renforcer l’efficacité des services : cela se traduit par une évaluation des procédures internes afin de les simplifier et de les rendre plus performantes. Cheikh Diba encourage la collaboration entre les différentes directions (Trésor, Budget, Impôts, etc.) pour briser les cloisonnements et assurer une circulation fluide de l’information. Transparence et éthique de travail font partie de ses maîtres-mots. Il rappelle aux agents du ministère l’exigence de probité dans la gestion des deniers publics, surtout dans un contexte où chaque franc dépensé doit être justifié par son utilité. Pour améliorer la prise de décision, le ministre s’appuie sur des données fiables et des analyses techniques fournies par ses équipes d’experts. Par exemple, avant d’engager une réforme ou un arbitrage budgétaire, il demande des études d’impact et des projections financières afin d’en mesurer les conséquences à court et long terme. Cheikh Diba se montre également ouvert à l’innovation : il soutient l’utilisation de nouveaux outils numériques pour le suivi du budget et de la dépense publique, estimant que la digitalisation peut accroître la transparence et la rapidité d’exécution. Enfin, sur le plan managérial, il veille à créer un climat de travail serein et motivant, où les réussites sont valorisées et les objectifs clairement partagés. Cette méthode de travail, combinant rigueur technocratique et leadership participatif, vise à remettre le ministère des Finances en ordre de marche pour relever les défis économiques du pays.